Avant de poursuivre, je vous préviens tout de suite. Ce que Laurelou a partagé avec nous est très précieux. Lorsque je l’ai lue, j’en ai été bouleversée. Au moment où j’écris ces lignes, je suis très émue du cadeau qu’elle a bien voulu nous faire. Mais continuons, si vous le voulez bien.
Nous sommes en 1997, Laurelou a 23 ans et travaille pour la Maison des Jeunes de Terrebonne. André Fontaine, donc, demande l’aide des jeunes pour construire un grand dragon allégorique, qui sera déposé sur des radeaux et qui glissera sur les eaux de l’écluse le soir de la Fête nationale. Comme elle est diplômée en arts visuels, elle est l’une des animatrices intervenantes choisies pour collaborer au projet avec les jeunes. « Je m’amuse comme une p’tite folle, l’équipe artistique est géniale, ainsi que les jeunes de l’Atelier du Seigneur Masson qui travaillent avec nous. »
Mais c’est également un moment très intense dans sa vie. « …ma mère est mourante, elle est à Sacré-Cœur, en phase terminale, atteinte d’un cancer qui prend de plus en plus de place dans son corps. » Laurelou se rend à l’hôpital régulièrement, lui montre ses maquettes, lui décrit chaque étape du projet, lui parle de l’équipe et de cette passion qui l’habite à construire ce dragon. Sa mère s’anime, emportée par l’élan créateur de sa fille. Elle lui dit qu’elle aimerait bien voir ça, qu’elle pourrait peut-être louer un avion le 23 pour être là…
Elle meurt le 14 juin.
« L’équipe est de tout cœur avec moi pour la fin du projet, mon père s’y implique aussi. »