Le blogue d'Isa
La culture comme terrain de jeu, de complicité et de partage
Pour cette première publication de 2021, je vous propose de partager les souvenirs de deux cousines.
Caroline était adolescente lorsqu’elle a fait ses débuts sur les planches du Théâtre du Vieux-Terrebonne. C’était dans une représentation du spectacle Avalanche, bien connu de la communauté de Terrebonne et qui prend l’affiche chaque année pour le temps des Fêtes. Cette année-là, dans le public, il y a la toute jeune Sara, la cousine de Caroline.
Du haut de ses 4 ans, Sara vit l’émerveillement des décors et des chansons. Je me demande si elle était au bout de son banc, en train de battre la mesure avec ses petites jambes qui ne portent pas à terre et sa tête qui dodeline au rythme des chansons ou si, trop subjuguée par ce qu’elle voit, comme une enfant peut l’être à son âge, elle est sagement installée et absorbe toute la lumière d’un nouveau monde qui s’offre à elle. Toujours est-il que Sara admire sa grande cousine Caroline sur scène et qu’entre elles s’installent une complicité toute ludique et une envie de partage. Lors des réunions familiales qui vont suivre, Sara ne manquera pas de réciter les répliques et de chanter les chansons du spectacle qu’elle a vu et tant aimé.
L’année suivante, en 2017, toujours accompagnée de sa grande cousine, elle découvre les expositions Il était une fois… Terrebonne! et Le cabinet de curiosités de Monsieur Ramsden. Vous le savez, dans une exposition, il arrive qu’on lise les panneaux distraitement, voire qu’on en délaisse certains pour se concentrer sur les objets ou les images. Ce n’est pas le cas de Sara qui non seulement est curieuse de tout, mais dévore littéralement les textes du début à la fin.
Âgée de 13 ans, Sara continue de se rendre au Théâtre du Vieux-Terrebonne, notamment pour assister aux spectacles de danse de Caroline. Elle devient aussi une visiteuse assidue des expositions de la Maison Bélisle et participe aux différentes activités de l’Île-des-Moulins, pour voir sur quoi travaille sa grande cousine, désormais membre de l’équipe événementielle de la SODECT.
Je trouve cette image de grande cousine (ou de grand cousin) forte et presqu’universelle. Je la vois comme une personne précieuse au développement des enfants que nous avons été et des adultes que nous sommes devenus. C’est un membre de la famille, avec qui il n’y a cependant pas la compétition ou la gentille lassitude qui peut exister parfois avec un frère ou une sœur à certaines périodes de la vie. Il y a une forme d’admiration, de curiosité, voire de fascination envers cette personne à la fois extérieure, mais de notre clan. Avec la grande cousine ou le grand cousin, on peut se permettre d’enfreindre un peu les règlements parentaux, une fois de temps en temps. Ensemble, on cultive un jardin secret, on y développe notre écoute, notre complicité, des goûts artistiques et culturels communs. Cette relation privilégiée fait partie de la transmission familiale. L’aîné(-e) accompagne le ou la plus jeune dans son parcours de vie. C’est très précieux!
Ensemble, Caroline et Sara se créent des souvenirs indélébiles dans le Vieux-Terrebonne. C’est pour elles un terrain de jeu fertile, un endroit et des instants qu’elles partagent, que ce soit dans l’effervescence des activités culturelles de la SODECT ou dans la simplicité d’une marche à l’Île. Caroline m’a même confié que le tout était régulièrement agrémenté par un petit détour à la crèmerie. Comme une cerise sur le gâteau de leur complicité fraternelle.
En ce début d’année, tout ce qu’on peut souhaiter à Caroline et à Sara, c’est de très bientôt renouer avec plein d’autres bons moments culturels et gourmands. Cousines, pères, grand-mères, amis, qu’il nous tarde de tous nous retrouver en personne autour de notre culture, pour toutes sortes d’événements! Ce n’est peut-être pas un service essentiel, quoique…